The bone collector


Présenté par Lou LAVERGNE et Sarhel MERTZ

Le créateur Alexander McQueen est réputé pour produire des collections intéressantes et originales qui repoussent les limites de la mode, grâce à des imprimés, des formes, et silhouettes, mais aussi grâce à ses défilés singuliers. Sa dernière collection de vêtements pour hommes est un triomphe d'imprimés et d'expériences textiles intéressantes. Il a utilisé des photos agrandies par ordinateur de tricot, de cotte de mailles médiévale, de fourrure et de gouttes d'eau et les a imprimé sur ses costumes et vêtements d'extérieur, mais il a également utilisé des impressions complexes d'os pour créer des motifs imprimés hypnotiques et légèrement architecturaux. Il s’est également inspiré des cryptes et des ossuaires.

 

Un tel lieu permet en effet de jouer avec différents thèmes, de la vie à la mort, de l'identité à l'éternité, en les appliquant aux domaines les plus disparates, comme l'art, la mode, l'histoire et l'architecture.

Pourtant, derrière les squelettes, les crânes et les os macabres de McQueen, derrière ces motifs élaborés imprimés sur des chemises et des vestes qui abordent la relation entre la mode et la mort, il y avait aussi autre chose : une sorte d'inspiration "baroque contemporaine".

Ce défilé met donc en sons et en textiles les colères, les angoisses et les obsessions suicidaires du designer londonien.

 


Source : https://www.vogue.com

Une collection macabre


C'est en février 2010 qu'Alexander McQueen présente son dernier Show, "The Bone Collector" (le fossoyeur). Il fait découvrir au public une collection masculine agrémentée de nombreux motifs représentants la mort, le tout dans un décors d’ossuaires.

 

Personne à l’époque ne décèle de signaux d’alarme et personne ne pressent le suicide. Le créateur anglais a bien trop habitué son public à des visions de mort dans ses défilés-vanités.

 



Un vestiaire masculin classique


Alexander McQueen fait défiler sur le podium, des tenues droites s’inspirant du vestiaire masculin classique, coupes droites, épaules carrées, cols classiques aux plus sophistiqués. Mais aussi des tenues traditionnelles portées par les cadavres lors des cérémonies mortuaires, ou costumes noirs couverts d’argile comme après une excursion dans les catacombes.

 



Une symétrie flagrante des motifs


Le designer s’amuse tout au long de la collection à jouer avec les symétries parfaites des imprimés.

 

Cranes, os, fémur, tibias... plusieurs types d'os composent les motifs tous plus graphiques les uns que les autres. Grâce à ces différents éléments, McQueen vient créer des motifs répétitifs mais aussi sinueux et organiques (ci joint).

 

La corde, notamment celle du pendu, est l'inspiration de ses motifs. Elle se tord, se détord et se tend... tout comme l'aspect visuel du motif final.

 

 



La mort : source majeure d'inspiration

La collection s’inspire principalement des ossuaires. représente des crânes, des fémurs, des tibias, et des cordes.

 

Un lieux où les os et les âmes sont entassés, c'est ce que McQueen nous partage avec ces looks, aux tons beige, marron et gris.



"The bone collector" est finalement une illustration vivante de ces lieux où règne la mort, les ossuaires. McQueen fait prendre vie à ce qui reste après la mort, les ossements. "Le fossoyeur" c'est donc Alexander Queen, mais c'est aussi le mannequin, et c'est surtout nous, le public, qui découvrons ses ossements prendre vie.

 

C'est finalement quelques jours après le défilé que le créateur se donne la mort. Hasard ? Coïncidence ? Défilé prémonitoire ? A vous d’interpréter cette collection...